L’éducation de Saint-Just

Introduction :

Saint Just est à la fois un penseur et un homme d’action. C’était un orateur de premier plan est le bras droit de Robespierre. Il a partagé son combat et a été guillotiné en même temps que lui en juillet 1794.
Il propose une utopie dont le sujet est l’éducation idéale.

I La noblesse d’un projet ambitieux et généreux :

On est un siècle avant Jules Ferry. L’école laïc obligatoire et gratuite n’existe pas. Il y avait à l’époque un enseignement d’extrême qualité mais il était réservé à un certain type de population. Il y avait dans la masse populaire beaucoup d’illettrisme. Saint-Just veut remédier à ces carences là. On constate dans le premier chapitre un champ lexical de l’école : « instruction », « instituteurs». Saint-Just a la volonté manifeste de dépasser le niveau de la connaissance et d’utiliser l’école comme un lieu de morale républicaine. Il s’agit d’élever les enfants. Par conséquent Saint-Just évoque la part citoyenne de l’enseignement.
Ce qui est essentiel c’est que c’est la première fois que cette éducation concerne tous les enfants. Alors qu’il s’agit d’une utopie, ce texte est écrit exclusivement au présent. Les noms sont au pluriel : « les enfants, les citoyens, les instituteurs, les laboureurs. On nous parle des districts. Il y a un maillage très serré. On constate que ces nobles projets concerne tout le monde mais il n’y a pas de place pour les femmes : « les enfants mâles, « les hommes des 16 ans ».

II Une utopie aux perspectives effrayantes :

Saint-Just avait une éducation juridique. Cela se ressent dans la tonalité. Froid , impersonnelle, précis et très concis, ce texte ressemble à un texte de lois. On constate qu’il y a 2 fois « on » et « il y a ». c’est C’est formellement l’écriture du totalitarisme:
Récurrence d’un lexique de l’obligation. Verbe devoir : « doivent », « on doit », le verbe « interdire », l’adjectif « nécessaire » et « rigoureuse » dans la phrases suivante. L. 11 : « il faut ». L. 24 « sont tenus de ». Il y a l’obligation et immédiatement après, la sanction : « à peine... »
Double utilisation du verbe appartenir : L.1 « L’enfant appartient à leur mère », L.6 « L’enfant appartient à la patrie ». On voit l’enjeux idéologique et politique. La création puis l’extension massive de l’enseignement près scolaire c’est la volonté de confisquer la formation à la famille. L’éducation est confisquée. Le milieu familiale refuse de proposer ses forment et ses valeurs. Vocabulaire très lourd de l’impératif catégorique.

Le texte est uniquement composé d’articles définis qui ont une valeur englobante. Il n’y a pas d’exception, pas de cas particuliers. Les singuliers sont des singuliers collectifs : » L’enfant, le citoyen, « chaque » synonyme de « tous ». Présent de vérité générale. Une vérité qu’on impose comme une évidence absolu et à laquelle on a plus qu’a se lier.

Le projet de Saint-Just emplie, pour ce qui concerne la vie de chacun, tout l’espace et surtout le temps tout entier. Il y a une espèce de compartimentation en chaque tranche d’âge. Il n’y a pas d’ironie. Il envisage sérieusement les choses par conséquent ce n’est pas une contre utopie.
Cette ambition fort-louable répond à une exigence autoritaire. Typique de l’idéologie et de la rigueur intellectuelle de Saint-Just, ces propos sont extrêmement précis : Chiffrage des dates : « de 5 a 10 ans », « 16 ans » « de 16 a 21 ans » « 27 ans ». Cette chronologie veut dire qu’un individu ne dispose pas de lui-même avant l’âge de 27 ans. Il y a une phrase proprement militaire : « entrerons dans la milice nationale ».
Le mot « milice » est utilisé dans les états fascistes. C’était les hommes de mains des SS. L’enfant adolescent et le jeune adulte sont sous la main mise de l’état. La révolution n’est pas une rupture mais une continuité. Elle ne diminue pas le rôle de l’état, elle l’augmente. La république va devenir la monarchie absolue.