Commentaire linéaire : Victor Hugo : Dernier jour d’un condamné : Chapitre 23 : De « Je forçais une boutanche » à « cette fois avec les bonnets verts »

Je forçais une boutanche, je faussais une tournante. On m'a pris. J'avais l'âge, on m'a envoyé ramer dans la petite marine. Le bagne, c'est dur ; coucher sur une planche, boire de l'eau claire, manger du pain noir, traîner un imbécile de boulet qui ne sert à rien ; des coups de bâton et des coups de soleil. Avec cela on est tondu, et moi qui avais de beaux cheveux châtains ! N'importe !... j'ai fait mon temps. Quinze ans, cela s'arrache ! J'avais trente-deux ans. Un beau matin on me donna une feuille de route et soixante-six francs que je m'étais amassés dans mes quinze ans de galères, en travaillant seize heures par jour, trente jours par mois, et douze mois par année. C'est égal, je voulais être honnête homme avec mes soixante-six francs, et j'avais de plus beaux sentiments sous mes guenilles qu'il n'y en a sous une serpillière de ratichon. Mais que les diables soient avec le passeport ! Il était jaune, et on avait écrit dessus forçat libéré. Il fallait montrer cela partout où je passais et le présenter tous les huit jours au maire du village où l'on me forçait de tapiquer. La belle recommandation! un galérien! Je faisais peur, et les petits enfants se sauvaient, et l'on fermait les portes. Personne ne voulait me donner d'ouvrage. Je mangeai mes soixante-six francs. Et puis il fallut vivre. Je montrai mes bras bons au travail, on ferma les portes. J'offris ma journée pour quinze sous, pour dix sous, pour cinq sous. Point.
Que faire ? Un jour, j'avais faim. Je donnai un coup de coude dans le carreau d'un boulanger ; j'empoignai un pain, et le boulanger m'empoigna; je ne mangeai pas le pain, et j'eus les galères à perpétuité, avec trois lettres de feu sur l'épaule. Je te montrerai, si tu veux. On appelle cette justice-là la récidive. Me voilà donc cheval de retour. On me remit à Toulon ; cette fois avec les bonnets verts.

Victor Hugo (1829)

Phrase 1 : C’est un voleur, cambrioleur, fauteur (forçais une boutanche, faussais une clef ; peut-être issu d’un milieu vulgaire car il utilise un vocabulaire différent de celui que l’on trouve dans le livre dite par le héros.
Phrase 2 : On le lui a appris, ce n’est donc pas un voleur de naissance
Phrase 3 : Analepse : au bagne quand il eut l’age c’est à dire qu’il devait le faire même tout jeune ; il a ramer ; appellation du bagne (petite marine).
Phrase 4 : Il décrit les conditions de vie au bagne (c’est dur).
Phrase 5 : La tonte des cheveux des bagnards, il est en rage d’avoir perdu ces beaux chevets châtains.
Phrase 6 : Maintenant il s’en fout, il est vieux, il en a passé du temps là-bas.
Phrase 7 : Plus de précisions (quinze ans là-bas) ; pour y être resté autant de temps il a du récidiver de nombreuses fois et faire des cambriolage importants.
Phrase 8 : Il était jeune quand il est sortit (trente-deux ans), ils est donc rentré à l’âge de 17 ans ; il avait donc passé presque la moitié de sa vie au bagne.
Phrase 9 : antithèse entre coups de soleil et la description et, un beau matin ; les gens le libère, lui donne son peu d’argent qu’il avait gagné et une carte ; les gens ne lui donne rien de valeur ; puisque son argent vient de son travail titanesque, il a travaillé pendant 15 ans 16 heures par jour et tous les jours ; maintenant il doit être fatigué et vieux, confirmation de ce que l’on avait dit précédemment.
Phrase 10 : Mais il n’y prête pas attention (c’est égal) ; il décide de changer de vie, d’être un honnête homme ; il veut vivre avec ce qu’il a (avec mes soixante-dix francs) ; il a plein de bonnes idées ; critique l’es abbés qui n’ont selon lui pas que de bonnes intentions ; dans son langage pour passer inaperçu.
Phrase 11 : Il s’énerve un peu, maudit les gens et leurs foutus passeport ; comparaison des gens à des diables.
Phrase 12 : Description du passeport (jaune, et on avait écrit dessus forçat libéré).
Phrase 13 : il décrit sa vie avec le passeport ; il est très surveiller et réglementé, il ne doit pas aller vivre ailleurs
Phrase 14 : Mais cela ne fait rien pour les gens, ils ne veulent pas de forçats, ils en ont peur ; description de sa vie plus pire encore que lorsqu’il était galérien ; même les enfants s’enfuient lorsqu’ils le voient ; personne ne veut de lui.
Phrase 15 : Personne ne veut le faire travailler.
Phrase 16 : Alors, il utilisait ses soixante-dix francs pour manger ; métonymie.
Phrase 17 : Mais il fallait vivre, mais personne ne voulait de lui alors qu’il a les capacité musculaires ; mais on lui ferme toujours les portes (X2) répétitions.
Phrase 18 : Il s’arrange avec les gens il ne veut pas qu’il les paye beaucoup, il brade sa journée petit à petit ; gradation dans le salaire souhaité.
Phrase 19 : « Point » ; non ; changement de situation et de paragraphe ; il perd espoir ; c’en est fini.
Phrase 20 : Il ne sait plus quoi faire ; il se pose des questions.
Phrase 21 : Il a faim.
Phrase 22 : Explication : la faim prend le dessus et il vole un pain après avoir cassé un carreau ; il est prit en flagrant délit ; il prend les galères à perpétuité et ne mange même pas le pain ; il a tout perdu et c’est encore plus pire qu’avant puisque maintenant il marqué au fer rouge ; métaphores (trois lettres de feu sur l’épaules ; suite de petits morceaux de phrases montrant que les actions se sont succéder rapidement et que cela s’est fait sans appel.
Phrase 23 : Il parle à quelqu’un (le héros) ; il le tutoie ; cela montre encore sa condition sociale ; il lui propose de lui montrer plus tard ; c’est un gage de sincérité car il sait bien qu’il n’aura pas le temps de lui montrer.
Phrase 24 : Il continue ; il dit que la décision a été sans appel car il a récidivé.
Phrase 25 : Il est de retour au bagne ; il le dit avec une expression ; cela montre encore son niveau social.
Phrase 26 : On apprend où il va ; à Toulon mais il ajoute que cette fois-ci, c’est avec les condamnés à perpétuité ; métaphore + métonymie : bonnets verts.