Les grands cymetières sous la lune de
Bernanos
Préface : « compagnons…. martyrs »
Cette fin de préface est d’abord sur un registre lyrique. La préface est un avertissement de la part de l’auteur pour le lecteur. Ici Bernanos s’adresse pas vraiment aux lecteurs mais à des perso qu’il va appeler « Compagnons » ou « Vieux frères ». Mais surtout à un compagnon exigent, un témoin et ce témoin est l’enfant qu’il a été. Les gens dont il parle dans son livre sont des gens qui trahissent l’enfant qu’ils ont étés. Ce livre est polémique .
INTRODUCTION :
Bernanos a 1 femme et 6 enfants. Il a tjrs eu du mal à se poser, c’est
un voyageur. Il est le témoin en Espagne des crimes auxquels se livrent
les milices francistes. Dans cette lutte entre la gauche et la droite, la République
et la monarchie, Bernanos est plutôt de droite, il était catholique
et monarchiste. Pourtant lorsqu’il voit l’horreur en Espagne il
décide d’écrire ce texte. Et de toutes les accusation portées
contre franco, cette page est sans doute la plus violente. Mais elle est paradoxale
car elle semble ne faire aucune réf à ce qui est en train de se
dérouler sous ses yeux.
Résumé de cet extrait en 1 ligne : « Une page lyrique mise
au service d’une vision du monde ou de la vie qui a donc sa part polémique.
».
I- En quoi est-ce une page lyrique
Le registre de cette page est essentiellement lyrique. On constate ici que cette
préface est délibérément subjective. Cette page
est écrite à la 1ère pers qui y est omniprésente.
En 1,5 page, il y a 10 x des occurrences de la 1ère pers et 18 x «
je ».
« Je » car ici il évoque sa vie et surtout son enfance. Le
fait que Bernanos évoque son passé et + particulièrement
son enfance évoque le lyrisme. Le lyrisme se nourrit du sentiment de
la nature évoquée dans les textes.
a) Les procédés rhétorique
Il y a un certain nombre de procédés rhétorique typique
du lyrisme :
-ponctuation particulière, affective ; 2 points ? et surtout 6 points
!.
- Il y a une densité des apostrophes affectives et également une
tonalité oratoire. En réalité B ne s’adresse pas
directement aux lecteurs mais à ceux qui ont véritablement étaient
les témoins de sa vie : « compagnons, frères » = connotation
affective. Ces apostrophes tt au long du texte sont un grand chiasme : sortes
de structure du texte.
- Volonté de répétition dés le début : «
troupe, regard, enfance, joue, chemin, mort, langage et écrire »
- Utilisation systématique de l’énumération : «
troupe, visage, regard » ? phrase nominale « chemin, sentier, chevauchée,
rumeur, eaux mortes » : ? avec en même tps un jeu de rythme (les
subordonnées sont de tailles croissante)
- Ce lyrisme n’est pas gratuit, Bernanos le met au service, d’une
vision du monde. Ce texte est l’occasion de revisiter toute sa vie.
b) Manière pour Bernanos de revisiter
toute sa vie
Le monde de l’enfance est un mot clé pour Bernanos (enfant x1, le petit
garçon x1 et l’enfance x3)
Bernanos oppose également l’enfance et l’adolescence tout
en s’adressant à l’enfance. A ces yeux l’adolescence
est le temps d’une sensualité ( idée de la souillure), là
où l’enfance est la pureté absolue : Pour lui : enfance
= lumière et adolescence = ombre.
C’est à propos de l’enfance qu’il évoque la
nature à travers les paysages de son enfance ( « chemin du pays
d’Artois »), champ lexical de la nature : « fauve, automne,
pourrissant, pluie, morte, novembre , nuage »
- cette nature = connotation dépréciative et en même tps
on voit bien que cette nature plutôt ingrate est associée pleinement
au bonheur de l’enfance (« odorat, chevauchée, … »)
Au-delà du lexique, cette nature est un élément positif.
c) Impossible mission d’un homme d’être
fidèle à l’enfant qu’il a été
Pour lui un Homme = quelqu’un de fidèle à son enfance, quand
l’adulte réalise les rêves de l’enfant qu’il
a été. Ici il dit le contraire : « Le plus mort des morts
est le petit garçon que je fus ».
- Nostalgie de l’enfance : « Ce langage que je cherche de livres
en livres.»
A travers l’évocation de l’enfance, Bernanos veut dire que
ce sont les troupes de Franco et Franco lui-même qui ont été
les plus traîtres de leur enfance.
Vers la fin du texte, il y a une note d’espoir « il m’arrive
parfois d’en retrouver quelques accents ».
Verbes et noms de mouvement : « troupes, chemins, sentiers, chevauchée,…
» Cette récurrence forte du vocabulaire du mouvement annonce une
littérature militante, de guerre.
d) Les chemins de l’imaginaire
Bernanos les évoquent de 2 manières : « Tel que mon enfance
vous a rêvé » ; « Mouchette » qui se suicide,
« Chantal » qui est une figure de sacrifice, « Donissan »
qui est un St et « Cénabre » qui est le prêtre du roman
L’imposture et qui ne croit pas en Dieu. ? 2 figures de mort et 2 figures
de prêtres = perso très contrastées car nés des propres
contradictions de B ( d St et d salops). ? C une manière de rassembler
en une page ts ce qui a fait sa vie
Champs lexicaux significatifs de l’H qui voyage : sentiers, chemins,
détours, et ns arriveront ensemble.
Vocabulaire militaire : 4x troupe (=soldat), botte, bivouac, compagnons, un
chef et c vétérans, chevauchées .
Bernanos nous annonce ici qu’il s’apprête à mener un
combat d’idées. C’est un soldat de la vérité,
il place ce combat sous le signe d’un trait exemplaire du soldat : l’honneur.
Ne pas avoir d’honneur c’est se rendre, renoncer à être
soi-même(= renoncer à c’est rêves d’enfant)
Bernanos est un croyant et il évoque dans le texte un au-delà
de l’existence auquel il croit. Tout au long du texte il y a un évident
champ lexical religieux : frère, le bien et le mal, Dieu veuille, l’âme,
rachat, martyr, royaume de Dieu, maison du Père. B s’apprête
à dénoncer danss cet essai les gens qui agissent mal alors qu’ils
ont le drapeau religieux.
II- La part implicite de polémique
dans cette page
Les troupes de Franco se considèrent comme des croisées mais Bernanos.
qui est sur place voit que ce sont des tueurs : c’est gens là ont
oubliés, saccagés le véritable esprit du christianisme
et leur propre enfance. Deux phrases clés du texte : « la tête
de votre troupe inflexible » et « Oh ! regards qui ne ce st jamais
rendus ».
CONCLUSION
Bernanos choisit de récapituler sa vie et de mettre ensemble 2 mondes
:
- l’enfant qu’il a été et l’adulte qu’il
est devenu
- son combat qui mêle à la fois l’espérance et l’accablement
la littérature romanesque et la littérature de combat qu’il
est en train d’inaugurer.