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Titre :

Époque : Non définie

"Alors, tu vas vraiment faire ça ? "Evoquer tes souvenirs d'enfance" ... Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux "évoquer tes souvenirs"... il n'y a pas à tortiller, c'est bien ça.
- Oui, je n'y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi...

- C'est peut-être... est-ce que ce ne serait pas... on ne s'en rend parfois pas compte... c'est peut-être que tes forces déclinent...

- Non, je ne crois pas... du moins je ne le sens pas...

- Et pourtant ce que tu veux faire... "évoquer tes souvenirs" est-ce que ce ne serait pas...

- Oh ! je t'en prie...

- Si, il faut se le demander : est-ce que ce ne serait pas prendre ta retraite ? te ranger ? quitter ton élément, où jusqu'ici, tant bien que mal...

- Oui, comme tu dis, tant bien que mal...

- Est-ce vrai ? Tu n'as vraiment pas oublié comment c'était là-bas ? comment là-bas tout fluctue, se transforme, s'échappe... tu avances à tâtons toujours cherchant, te tendant... vers quoi ? qu'est-ce que c'est ? ça ne ressemble à rien... personne n'en parle... ça se dérobe, tu l'agrippes comme tu peux, tu le pousses... où ? n'importe où, pourvu que ça trouve un milieu propice où ça se développe, où ça parvienne peut-être à vivre... Tiens, rien que d'y penser...

- Oui, ça te rend grandiloquent. Je dirait même outrecuidant. Je me demande si ce n'est pas toujours cette même crainte... Souviens-toi comme elle revient chaque fois que quelque chose encore informe se propose...Ce qui nous est resté des anciennes tentatives nous paraît toujours avoir l'avantage sur ce qui tremblote quelque part dans les limbes...

- Mais justement, ce que je crains, cette fois, c'est que ça ne tremble pas... pas assez... que ce soit fixé une fois pour toutes, du "tout cuit", donné d'avance...

- Rassure-toi pour ce qui est lettre donné... c'est encore tout vacillant, aucun mot écrit, aucune parole ne l'ont encore touché, il me semble que ça palpite faiblement... hors des mots... comme toujours... des petits bouts de quelque chose d'encore vivant... Je voudrais, avant qu'ils disparaissent... laisse-moi..."

Sarraute, Enfance

Proposition de corrigé :

Introduction :
Sarraute est l’une des pionnières du Nouveau roman. En 1956, elle écrit un ouvrage qui joue le rôle du manifeste du Nouveau roman, L’ère du soupçon.
Le Nouveau Roman est un courant littéraire qui se donne comme but de renouveler le genre romanesque par un certain nombre de refus (refus de la vraisemblance, refus de l’intrigue qui cesse d’être au centre du roman, refus des personnages monolithiques, ect… )
En 1983, Sarraute publie son autobiographie, Enfance. Est-ce un retour en arrière - non ! Son autobiographie n’est pas conformiste. Le récit est discontinu, le narrateur est dédoublé, les personnages sont évanescents (=insaisissables) et contradictoires, qui parle de l’écriture des mots, des problèmes de l’écrivain.
Dès l’ouverture, on constate que c’est un livre déroutant, avec son incipit. Elle est inhabituelle et non conformiste pour deux raisons, qui nous donne alors deux axes : un dialogue qui s’avère être une conversation intérieure, et un dialogue qui parle de l’écriture autobiographique et de son renouvellement.


Plan :
I- Un dialogue qui s’avère être une conversation intérieure :
1) Un dialogue là où on attend un récit :
a- Le lecteur est exclu :
- Celui-ci est exclu du dialogue, et est coupé du narrateur qui ne lui cède aucun accès à la psychologie des personnages.
b- Le lecteur est déçu dans toutes ses attentes :
- L’incipit ne lui permet pas de se déplacer ni dans le temps, ni dans l’espace (aucune datation ni localisation spatiale)
- L’incipit ne lui permet pas de s’imaginer les personnages, c’est-à-dire de leur donner un corps, une matérialité, de lui faire correspondre une image.
2) Un dialogue qui est une « sous-conversation » (terme de N. Sarraute) ou l’incipit, conversation intérieure :
a- Le NOUS qui surgit à plusieurs reprises : (l. 23-24-32)
- Les deux premiers sont ambigus, pas le troisième.
b- Les autres indices :
- Les personnages se comprennent à demi-mots. Ils ont le même style :
- les deux voix semblent se connaître parfaitement
- le fait que les deux voix soient à ce point opposées
- la sincérité avec laquelle ces voix se parlent
- même style chez les deux personnages avec les points de suspensions, le pronom indéfini « ça », le tutoiement, ect…

II- Un dialogue qui parle de l’écriture autobiographique et de son renouvellement :
1) Une redéfinition de ses enjeux :
a- Ni moraux, ni psychologiques :
- Il y a un flou l.4 « ça me tente, je ne sais pas pourquoi »
- On note une absence de lien avec le sentiment de vieillir (l.7)
b- Des enjeux littéraires :
- L.11 : le double qualifie l’autobiographie de « retraite » . Ce défi pousse Sarraute à poursuivre son projet autobiographique
- cela montre qu’on peut parler de soi d’une manière différente
2) une redéfinition de son objet :
a- la préhistoire des souvenirs : « les limbes » (l.25) :
- On n’a pas de souvenirs précis. Ce qui intéresse Sarraute, c’est ce qui bouge en nous et qu’on ne peut décrire avec le vocabulaire psychologique habituel (ce sont les tropismes), d’où le flou des termes qu’elle utilise et leur caractère matériel
b- L’écrivain devient l’objet de l’autobiographie :
- Normalement, dans une perspective classique, l’écrivain s’efface. Sarraute, elle, se montre en train d’écrire, avec ses problèmes d’écritures.
3) Une redéfinition de sa forme :
a- Une écriture en direct qui refuse le « tout écrit » (l.27)
- Plusieurs traces stylistiques de cette écriture en direct sont présentent :
- Les points de suspensions
- Les autocorrections
b- Une écriture dont l’efficacité est prouvée :
- Dans ce passage, à travers l’écriture, deux choses ont lieu :
- le lancement définitif du projet
- la mise au clair qui le motive

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