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Commentaire composé : Cendrars, La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. 1913

Blaise CENDRARS, (1887 - 1961)
La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, 1913.

Blaise Cendrars, au moment de la guerre russo-japonaise, en 1905, traverse la Russie en train. Il est accompagné d’une jeune parisienne, Jeanne.

"Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?"

Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t'a nourrie, du Sacré Coeur contre lequel tu t'es blottie
Paris a disparu et son énorme flambée
Il n'y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
Les lourdes nappes de neige qui remontent
Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l'air bleui
Le train palpite au coeur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane...

"Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?"

Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardés obliques sur la route
Les files télégraphiques auxquelles elles pendent
Les poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent
Le monde s'étire s'allonge et se retire comme un accordéon qu'une main sadique tourmente
Dans les déchirures du ciel les locomotives en folie s'enfuient
et dans les trous
les roues vertigineuses les bouches les voies
Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord
Le broun-roun-roun des roues
Chocs
Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd

"Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?"

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