Commentaire composé : Jodelle : Extrait du recueil Contr’Amour ..

I. Un poème de reproches amoureux

1) Présence d’un destinataire : le femme

Présence d’un tutoiement dès le vers 1 et dans tous les autres vers du deuxième quatrain => rapport amoureux traduit par « Je t’ » (complément d’attribution) => rapport dans un seul sens (le poète donne et la femme reçoit)

Expressions « cruelle dédaigneuse » et « superbe maîtresse » apostrophent la femme. Présence de la femme également par les parties de son corps (tresse, œil, esprit)

Egalement la femme évoquée à la 3ème personne « subject ennemi » et « un cœur tant inhumain ».

2) Reproches moraux

4 expressions les expriment : « cruelle dédaigneuse », « superbe maîtresse », « Sujet ennemi de ce l’aime mieux », « un cœur tant inhumain » => orgueil, mépris, ingratitude, cruauté, inhumanité, froideur.

Le poète rappelle que la femme n’est pas un canon (de l’époque) : elle n’est plus toute jeune (été => métaphore de l’âge) Mais métaphore de l’ébène valorisante (bois précieux). Femme non dévalorisée sur son physique, mais on lui enlève de la perfection. Antithèse entre l’or et l’ébène.

Le langage du sonnet utilise des clichés : or=blond, ébène=noir, lys=blanc, œillets=teint rose , été=maturité

II. Un poème sur la poésie.

1) insistance sur la figure du poète

« Je » omniprésent et double identité il y a le « je » de l’amour et le « je » du poète (l’expression « mes vers ») « Par mes vers »

2) Comment la poésie idéalise t-elle la réalité (la femme) ?

Le poète se présente comme un créateur : « je fais une déesse », les mots = ses outils, il use d’hyperboles et de métaphores valorisantes pour faire son éloge de la femme.

Il se valorise aussi lui-même en temps que poète ; il valorise la puissance créatrice de la poésie et est fier d’être un poète. L’insistance sur la figure du poète est renforcée par des anaphores (répétitions en début de vers).

3) Comment la poésie est finalement mensonge ?

Au vers 3 : le poète s’appelle lui-même menteur.

Le mensonge poétique consiste à exagérer la réalité par des hyperboles, mensonges « déguisant ».

Au vers 11 on dénonce l’irréalisme de la poésie : elle créée une femme d’un perfection impossible

Conclusion :

Le sonnet est intéressant car il vient défaire un travail poétique antérieur : la poésie avait idéalisée la femme et maintenant elle dénonce cette idéalisation. Ainsi la poésie opère donc un travail de vérité. Au final, la poésie demeure valorisée : elle est toute puissante.

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