Commentaire composé : Jodelle : Comme un qui s’est perdu ..

Introduction :

Thème traité : C’est celui de l’absence de la femme aimée et des sentiments éprouvés par le poète dans cette circonstance de l’absence. La structure du sonnet est savante et repose sur le développement de trois comparaisons permettant d’exprimer les sentiments du poète face à l’absence.

I. Rapport entre structure et sens

3 anaphores aux vers 1, 3 et 5 => introduisent 3 comparaisons (insistance) : l’égarement en forêt, la danger du naufrage en mer, l’égarement la nuit. Ces 3 thèmes (forêt, mer et nuit) sont repris au vers 10. Le sonnet est construit sur le développement et la reprise de ces 3 idées initiales.

La structure des strophes est utilisée pour mettre en valeur l’idée principale : les quatrains (1 seule phrase) décrivent la détresse éprouvée pendant l’absence ; les tercets articulés grâce au « Mais » décrivent le bonheur de la cessation de cette absence.

Les tercets s’articulent l’un par rapport à l’autre : le 1er pose une loi générale (« on ») et le 2nd applique cette loi au poète lui-même. Le « donc » n’a pas de valeur conclusive.

Les 3 comparaisons permettent de faire dominer le rythme ternaire dans le sonnet. Le système des césures secondaires vient renforcer cette effet de rythme, par exemple le vers 10 présente dans le premier hémistiche les 3 lieux et dans le 2nd les 3 noms qui symbolise la fin du malheur, de l’égarement, de la détresse. (+ Vers 14).

La structure poétique est quasiment musicale. Jodelle obtient des effets en dissociant de part et d’autre d’un hémistiche des éléments qui sur le plan logique et syntaxique devraient se suivre. Ainsi dans le vers 14, « longue » devrait suivre « forêt », « orageuse » devrait suivre « tourment », et « vivre » devrait suivre « nuit ». Ce dernier vers représente donc une sorte d’audace qui met en valeur la virtuosité.

II. La conception de l’amour

Quelle vision le poète nous donne t-il de l’amour ?

Le poème ne consiste pas en un éloge de la beauté de la femme (comme chez Du Bellay), ni en une démarche d’amour (comme chez Ronsard), ni en un reproche comme dans les Contr’Amours du même Jodelle. Il s’agit surtout d’exprimer l’importance vitale de la présence de l’être aimé.

Les 3 comparaisons sont une manière hyperbolique de décrire la détresse liée à l’absence. Mais surtout, la femme est assimilée à un guide, à un pont, à une lumière. La femme est dès lors présentée comme une figure salvatrice. Elle sauve d’un égarement (peut-être existentiel), de la mort et finalement d’un obscurcissement de l’âme et du cœur. Le poème ne parait un poème d’amour qu’au vers 8 avec la périphrase qui sert à désigner la femme aimée.

Le deuxième hémistiche du vers 8 est repris par le 1er du vers 11 (« Ce bien présent plus grand »).

La relation amoureuse prend l’aspect d’une adresse directe à la femme seulement dans le dernier tercet.

Les métaphores ont été utilisées dans un autre domaine : le domaine religieux et mythique. L’antithèse entre la nuit et la lumière donne en effet à la femme une dimension spirituelle, l’image la + forte la désignant est celle de l’heureuse clarté.

Conclusion :

Il s’agit donc d’une déclaration mettant l’accent sur la profondeur du sentiment. L’accent presque religieux permet d’opposer ce poème au jeu pétrarquiste sur la mythologie.

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