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Auteur :
Titre :
Époque : Non définie
Maupassant, Bel-Ami, Incipit
Axe de lecture : Un portrait en action
I- Physique
II- Psychologique
III- En action
I) Un homme beau, élégant, fier de l’être
a. la taille : haut, domine les autres (4, 34)
b. les moustaches : soignées, associées au plaisir (mousse, 36)
et à l’élégance (4, 35)
c. les cheveux : blonds, frisés, coiffés à la mode des
mauvais quartiers (35, 38)
d. les yeux et le regard : bleus, clairvoyants (intelligence) 37 et cruels (coups
d’épervier)
e. les vêtements : à la mode, mais pauvreté visible (29,
33) par l’usure. Militaire.
f. l’impression générale : séduction face à
un bel homme ; malaise face à un homme brutal. Suspicion quant à
son aisance financière et à ses goûts : ce personnage cache
ce qu’il est en réalité.
II) Un comportement révélateur de sa psychologie
a. Le personnage pose : décomposition du mouvement en rythme ternaire
avec trois verbes d’actions dans des morceaux de phrases de plus en plus
longs (l.4)
b. Il juge les clientes, les autres : focalisation interne qui montre l’intérêt
du personnage pour les clientes. Combien gagnent-elles ? Sont-elles libres ?
La terrasse propose un échantillon des femmes à ne pas séduire
(3 ouvrières, 1 maîtresse de musique négligée, deux
bourgeoises, mariées mais peu dépensières : mangent, avec
leur mari, dans une « gargote à prix fixe »
c. Il a un instinct de chasseur, agressif, violent : comparaison ligne 6,7.
Il est en situation de défi et de quête : l.26 adverbe + violence
du champ lexical qui suit : « heurtant », « poussant »,
« se déranger », « soldat » - Nombreuses allusions
à sa situation d’ancien militaire, brusque, hussard tombé
de cheval… Défie « les passants, les maisons, la ville entière
» dans une gradation qui nous montre jusqu’où porte son regard
de promeneur. Ici, Georges Duroy est Rastignac, le héros du Père
Goriot de Balzac, s’exclamant : « A nous deux, Paris ! »
III) Un personnage mobile, en action :
Le narrateur suit la progression dans l’espace : de l’intérieur
du restaurant à la terrasse, de la terrasse au trottoir, du trottoir
à la rue N.D de Lorette puis la promenade sur les boulevards : le champ
lexical du lieu montre un héros qui bouge, qui ne se contente pas de
penser, qui ne contemple pas mais qui observe et qui agit.
Les pensées du personnage sont, elles aussi, en mouvement : elles glissent
des femmes présentes, jaugées, à la somme d’argent
nécessaire pour terminer le mois, passent par la tenue vestimentaire
et le maintien (suis-je beau ? ) pour se porter enfin sur les passants, qu’il
faudra dominer des épaules et bousculer pour se frayer un chemin jusqu’à
la réussite.
=> Un héros instable, opportuniste, sans préoccupation profonde.
Conclusion :
Incipit très révélateur de l’avenir du héros
: Nous le découvrons qui masque ses manques et sa pauvreté sous
des apparence, qui essaie de trouver de l’argent pour s’en sortir,
qui va bousculer les autres et utiliser les femmes pour arriver à ses
fins.
Les points de vue multiples (focalisation externe des premières lignes,
interne quand Duroy observe les femmes et les juge, focalisation zéro
quand le narrateur nous apprend son passé et ses ambitions futures) nous
poussent à imaginer un personnage complexe, et de réserver notre
jugement. Cet incipit ne peut que piquer notre curiosité. Comment s’en
sortira-t-il ? Est-il un bon, un méchant ?
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