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Commentaire composé : Albert Cohen, Le livre de ma Mère (1954)

Extrait étudié :

Albert Cohen naît à Corfou mais ses parents, petits commerçants juifs, quittent la Grèce en 1900 pour s’installer à Marseille.

Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été, elle et moi, tout jeune garçon. On n’était pas riches et le tour de la Corniche ne coûtait que trois sous. Ce tour, que le tramway faisait en une heure, c’était, en été, nos villégiatures, nos mondanités, nos chasses à courre. Elle et moi, deux faibles et bien vêtus, et aimants à en remontrer à Dieu. Je revois un de ces dimanches. Ce devait être à l’époque du président Fallières, gros rouge ordinaire, qui m’avait fait frissonner de respect lorsqu’il était venu visiter notre lycée. « Le chef de la France », m’étais-je répété, avec une chair de poule d’admiration.
En ce dimanche, ma mère et moi nous étions ridiculement bien habillés et je considère avec pitié ces deux naïfs d’antan, si inutilement bien habillés, car personne n’était avec eux, personne ne se préoccupait d’eux. Ils s’habillaient très bien pour personne ? Moi, en inopportun costume de petit prince et avec un visage de fille, angélique et ravi à me faire lapider. Elle, reine de Saba déguisée en bourgeoise, corsetée, émue et un peu égarée d’être luxueuse. Je revois ses longs gants de dentelle noire, son corsage à ruches avec des plissés, des bouillons et des fronces, sa voilette, son boa de plumes, son éventail, sa longue jupe à taille de guêpe et à volants qu’elle soutenait de la main et qui découvrait des bottines à boutons de nacre avec un petit rond de métal au milieu. Bref, pour cette promenade dominicale, on s’habillait comme des chanteurs d’après-midi mondaine et il ne nous manquait que le rouleau de musique à la main.
Arrivés à l’arrêt de La Plage, en face d’un casino rongé d’humidité, on prenait place solennellement, émotifs et peu dégourdis, sur des chaises de fer et devant une table verte. Au garçon de la petite baraque, qui s’appelait « Au Kass’Kroutt’s3, on demandait timidement une bouteille de bière, des assiettes, des fourchettes et, pour se le concilier, des olives vertes. Le garçon parti, c’est-à-dire le danger passé, on se souriait ave satisfaction, ma mère et moi, un peu empotés. Elle sortait alors les provisions emballées et elle me servait, avec quelques gêne si d’autres consommateurs nous regardaient, toutes sortes de splendeurs orientales, boulettes aux épinards, feuilletés au fromage, boutargue, rissoles aux raisins de Corinthe et autres merveilles. Elle me tendait une serviette un peu raide, amoureusement repassée la veille par ma mère si heureuse de penser, tandis qu’ele repassait en fredonnant un air de Lucie de Lammermoor, qu’elle irait demain avec son fils au bord de la mer. Elle est morte

 

Biographie de l’auteur :

Albert Cohen est né le 16 août 1895 à Corfou, une île grecque à l'entrée de l'Adriatique. Il y reste jusqu'en 1900, date à laquelle sa famille est chassée par un pogrom. Il habite ensuite à Marseille. Il fréquente le lycée Thiers où il se lie d'amitié avec Marcel Pagnol, qui parle de lui dans ses Souvenirs d'enfance (Le château de ma mère et Le temps des secrets). En 1905, à 10 ans, insulté par un camelot qui lui dit de « rentrer chez lui », il découvre l'antisémitisme.

Sa carrière de haut fonctionnaire international :
Il entreprend ensuite des études de droit à Genève, en Suisse. En 1919, il devient citoyen suisse. En 1926, il entre au Bureau international du travail, secrétariat permanent de l'OIT (institution internationale créée au lendemain de la Première guerre mondiale).
En 1943, il devient conseiller juridique du Comité intergouvernemental pour les réfugiés, créé en 1938 par la Conférence internationale d'Évian, ancêtre de l'actuel Haut Commissariat pour les réfugiés. Il y participe à la rédaction de l'accord international du 15 octobre 1946 portant statut des réfugiés. Il devient ensuite directeur de division à l'ONU.
Quand il prend sa retraite, il s'installe à Genève avec sa troisième femme, Bella. Il y meurt le 4 octobre 1981.
Son œuvre :
« La nécessité première de mes livres a été de dire mon amour pour le peuple juif, de dire sa grandeur. »
En 1921, Cohen publie Paroles juives, un recueil de poèmes. Il publie ensuite un roman, Solal (1930), premier volume d'un cycle que Cohen a pensé un temps intituler La geste des Juifs, ou Solal et les Solal. Solal, préfigurant en quelque sorte Belle du seigneur, raconte la jeunesse du jeune juif Solal sur l'île grecque de Céphalonie, ainsi que ses premières amours. Suivront ensuite Mangeclous (1938) et Les Valeureux (1969), récits truculents mettant en scène un groupe de Juifs, parents de Solal, sur l'île de Céphalonie.
En 1968, c'est son œuvre la plus connue, Belle du seigneur, qui remporte le Grand Prix de l'Académie française. On y retrouve Solal, cette fois en Suisse, où il s'éprend d'Ariane, la femme d'un petit fonctionnaire de la SDN. Dénonciation virulente de l'amour passion, le roman peint aussi avec férocité la médiocrité de la bureaucratie de la SDN ou encore de la bourgeoisie genevoise.
Parmi ses autres œuvre figurent Le livre de ma mère (1954), hommage à sa mère, ou encore Ô vous, frères humains (1972) et Carnets (1979), ses derniers écrits, tous deux autobiographiques.

Commentaire du texte :

Albert Cohen est un écrivain suise d'origine grecque. Il publia en 1954 son autobiographie intitulée "Le livre de ma mère". Ce roman est le témoignage extraordinaire d'un fils, évoquant la tendresse, la vénération et les regrets qu'il a à l'égard de sa mère.
Le passage étudié se situe au chapitre VI, ce chapitre raconte les attitudes qu'ils avaient à leur arrivé à Marseille. Plus précisemment, l'extrait représente leur promenade du dimanches du dimanche, à l'époque du président Armand Fallières.
Dans ce texte nous pourrons donc étudier....

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